Issue d’une famille d’agriculteurs, Laure Lemasle n’avait pas comme premier projet de devenir conductrice d’automotrice en CUMA. Souhaitant travailler avec ses parents, céréaliers et laitiers dans le Calvados, elle s’est naturellement dirigée vers un Bac Pro Conduite et Gestion des Exploitations agricoles (CGEA), puis vers un BTS Analyse, Conduite et Stratégie de l'Entreprise agricole (ACSE).
Mais après l’obtention de son BTS, l’exploitation dans laquelle elle fait son stage l’embauche. Elle y restera finalement cinq ans. Et puis, fatiguée par les 45 mn de route aller/retour, elle ne se voit pas continuer à ce rythme. Elle devient ensuite maman, souhaite ne pas travailler à temps-plein pour pouvoir s’occuper de ses enfants.
A l’occasion d’une saison d’ensilage à Percy avec son conjoint, elle fait la rencontre de Laurent, adhérant de la CUMA Percyaise. Le hasard fait qu’ils recherchent avec les autres adhérents un chauffeur pour leur désileuse-automotrice. « Je n’avais jamais conduit ça ! La première fois, j’ai cru que je n’y arriverais jamais », avoue Laure. « C’est assez spécial, tu as le bras, toutes les commandes, c’est imposant. Mais en fait le lendemain, tu reviens et ça roule ! Il y a les quatre caméras, les rétros, tout pour t’aider. Une fois qu’on l’a en mains, c’est facile. En plus, elle est routière, hyper facile à conduire. Quand tu connais le gabarit, c’est super. Et maintenant, je l’utilise de façon machinale ! »
Et en aucun cas, Laure ne s’est sentie illégitime pour piloter ce genre de machines : « J’ai toujours aimé le matériel et la conduite. Je n’ai jamais eu peur de conduire une machine avec un gabarit important. Jamais, je ne me suis dit "C’est pour les hommes" ».
Passage de l’Autospire 18 m³ à la 24 m³
Lorsque Laure est arrivée dans la CUMA, ils utilisaient déjà une Autospire Lucas G mais de 18 m³. Et puis l’année dernière, ils ont souhaité changer pour une 24 m³ afin d’éviter de faire trop de machines le week-end.
Laure a donc l’expérience des deux modèles : « La grosse différence, c’est le temps de chargement. La 18 m³ n’a qu’un seul moteur sur la fraise alors que la 24 m³ en a deux. On passe de 150 CV à 200 CV, ça permet de charger de grosses quantités en peu de temps, c’est très agréable », explique-t-elle.
Et bien sûr, autre différence, la capacité qui lui permet de ne faire qu’une machine au lieu de deux selon les besoins.
Lors du renouvellement de leur désileuse-automotrice, Lucas G a été mis en concurrence avec d’autres marques. Plusieurs ont été essayées mais la CUMA a souhaité continuer avec le fabricant vendéen. « On voulait absolument le tapis à l’arrière. Avec un tapis à l’avant, il y aurait eu un panneau de cornadis qui n’aurait pas été désilé. C’est aussi une machine à laquelle on est habitués, c’est plus simple pour la prise en mains. Et puis ça roule, c’est une machine performante, pourquoi changer quand ça va ? On a essayé d’autres machines mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas ou qu’elles n’avaient pas », précise Laure.
Programmation des rations sur la machine
Laure préfère gérer seule la programmation des rations : « Au moins, je sais toujours où j’en suis », explique-t-elle.
Une programmation très simple qui se fait sur un boîtier : « Ça fonctionne à la vache, ensuite j’ajoute le nombre de vaches. Et ça calcule le tonnage que je dois prendre de chaque ingrédient. Certains adhérents préfèrent modifier la ration et d’autres, augmenter le nombre de rations. Chacun a son propre fonctionnement. Certains ne touchent jamais à la ration et d’autres changent souvent. Quand j’arrive à la ferme, je lance la ration, et je sais quel ingrédient il faut prendre et dans quel ordre ».